À l’heure actuelle, les seuls vestiges visibles, mémoire de l’intense activité minière de ces lieux, sont divers bâtiments du charbonnage comme la salle des pendus, le hangar des locomotives, la cantine des italiens, l’alignement des anciens bâtiments des ingénieurs, du laboratoire, quelques vestiges de la façade et une rangée d’habitations jadis occupée par du personnel de la mine. Elles se dressent à la rue de Marchiennes et de Roux à la limite des anciennes communes de Roux et Monceau-sur-Sambre.
L’exploitation du Martinet
À vrai dire, il n’est pas possible de situer exactement le début d’une quelconque recherche de charbon sur le site du Martinet. Sans doute comme en bon nombre d’endroit des environs une forme d’exploitation du charbon avait lieu par le creusement de puits, appelés « cayats », dans lequel on descendait pour arracher la matière noble sur les parois. Les divers creusements suivaient ainsi les veines de charbon.
Pour le Martinet, on retrouve une trace officielle « d’exploitation » en février 1722. La Baronne de Monceau donnait à bail à Jean Brogneaux et Pierre Gendebien l’exploitation de puits situés à côté de Roux.
Il semblerait qu’il y ait été officiellement fondé en 1806 une concession de 318 hectares exploitée par les frère Martin. Elle s’étendait sur Roux et Monceau. (Martin > Martinet…une version probable de l’appellation laissée au quartier. Une autre version trouverait ses origines dans le « champ du Martinet », lieu-dit situé vers la rue de Fontaine-L’Evêque, la ferme du Marais et la fonderie Vandevorden.
En 1839, le « charbonnage » du Martinet fut relié au canal par chemin de fer.
En mars 1886, suite aux des grèves et aux émeutes sociales dues à la grande misère de la classe ouvrière, de Gilly partirent des manifestations de colère des travailleurs, qui n’ayant rien à perdre pillaient et incendiaient les châteaux et autres signes de richesse des patrons verriers et charbonniers. Au passage, le puits n°4 du Martinet fut incendié. A quelques pas de là, la milice tirait sur les grévistes laissant 19 morts sur le pavé.
Prenant de plus en plus d’ampleur, la société minière décida de construire un « Triage Lavoir Central » qui était approvisionné par le puits n°4 mais aussi par des puits situés à Goutroux, Courcelles, Marchiennes et Couillet. Construit en 1929, ce TLC était le plus performant d’Europe.
En 1969, on décide de fermer le puit n°4 Martinet, néanmoins toujours approvisionné, le TLC continua à fonctionner jusqu’en 1978.
Démoli, l’espace TLC laisse aujourd’hui place à une vaste plaine où la nature a repris ses droits. C’est aussi en partie sur cette aire, qui aujourd’hui réhabilitée, accueillera la future extension de la brasserie de la MU (Manufacture Urbaine).
La vie et la mort des molettes du TLC (Triage Lavoir Central) ancien n°4 Martinet
Au travers d’un florilège de photos voici le lien vers le site d’un passionné de mémoire carolo, Gilles Durvaux,
excellent photographe de surcroît, qui a photographié la lente agonie et la mort des molettes du charbonnage du Martinet.
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