Le puits n°4 TLC (Triage Lavoir Central)

À l’heure actuelle, les seuls vestiges visibles, mémoire de l’intense activité minière de ces lieux, sont divers bâtiments du charbonnage comme la salle des pendus, le hangar des locomotives, la cantine des italiens, l’alignement des anciens bâtiments des ingénieurs, du laboratoire, quelques vestiges de la façade et une rangée d’habitations jadis occupée par du personnel de la mine. Elles se dressent à la rue de Marchiennes et de Roux à la limite des anciennes communes de Roux et Monceau-sur-Sambre.

Rue de Roux, les bâtiments et les châssis à molettes dans les années 30

L’exploitation du Martinet

À vrai dire, il n’est pas possible de situer exactement le début d’une quelconque recherche de charbon sur le site du Martinet. Sans doute comme en bon nombre d’endroit des environs une forme d’exploitation du charbon avait lieu par le creusement de puits, appelés « cayats », dans lequel on descendait pour arracher la matière noble sur les parois. Les divers creusements suivaient ainsi les veines de charbon.

Pour le Martinet, on retrouve une trace officielle « d’exploitation » en février 1722. La Baronne de Monceau donnait à bail à Jean Brogneaux et Pierre Gendebien l’exploitation de puits situés à côté de Roux.

Il semblerait qu’il y ait été officiellement fondé en 1806 une concession de 318 hectares exploitée par les frère Martin. Elle s’étendait sur Roux et Monceau. (Martin > Martinet…une version probable de l’appellation laissée au quartier. Une autre version trouverait ses origines dans le « champ du Martinet », lieu-dit situé vers la rue de Fontaine-L’Evêque, la ferme du Marais et la fonderie Vandevorden.

En 1839, le « charbonnage » du Martinet fut relié au canal par chemin de fer.

Vue intérieure du Charbonnage du Martinet à Roux, . De gauche à droite: les molettes, la sous-station électrique, la salle des pendus, au fond l’église de La Docherie, le phalanstère.

En mars 1886, suite aux des grèves et aux émeutes sociales dues à la grande misère de la classe ouvrière, de Gilly partirent des manifestations de colère des travailleurs, qui n’ayant rien à perdre pillaient et incendiaient les châteaux et autres signes de richesse des patrons verriers et charbonniers. Au passage, le puits n°4 du Martinet fut incendié. A quelques pas de là, la milice tirait sur les grévistes laissant 19 morts sur le pavé.

Prenant de plus en plus d’ampleur, la société minière décida de construire un « Triage Lavoir Central » qui était approvisionné par le puits n°4 mais aussi par des puits situés à Goutroux, Courcelles, Marchiennes et Couillet. Construit en 1929, ce TLC était le plus performant d’Europe.

Le Martinet en fin d’exploitation vers 1966. En avant plan la gare de formation de Monceau et les anciens bassins à schlamms au centre de la photo. A gauche des terrils on distingue la passerelle par laquelle transitait le charbon entre la sortie du puit et le triage-lavoir (dans le fond). A gauche du triage, l’aire sur laquelle se trouvait la fabrique à Boulets déjà démolie. Tout à droite de l’image, le quartier de vie du Martinet, sur le haut, le quartier de Hubes.

Bâtiments en 1955. A gauche la Rue de Roux avec des habitations réservées aux mineurs. Au centre avec la fenêtre arrondie: la salle des machines qui permettait de conduire la montée et descente des cages avec les wagonnets et/ou les mineurs. La salle des machines subsiste actuellement. Elle ne peut être fermée car de petits puits de mine se trouve juste en dessous avec le risque que des gaz puissent remonter et engendrer des accidents .

En 1969, on décide de fermer le puit d’extraction n°4 du Martinet. Le Triage Lavoir Central, toujours approvisionné par d’autres charbonnages continua à fonctionner jusqu’en 1978.

Démoli, l’espace TLC laisse aujourd’hui place à une vaste plaine où la nature a repris ses droits. C’est aussi en partie sur cette aire, qui aujourd’hui réhabilitée, accueille le vignoble, les ruches et les plantations de miscanthus.


La vie et la mort des molettes du TLC (Triage Lavoir Central) ancien n°4 Martinet

Au travers d’un florilège de photos voici le lien vers le site d’un passionné de mémoire carolo, Gilles Durvaux,
excellent photographe de surcroît, qui a photographié la lente agonie et la mort des molettes du charbonnage du Martinet.

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