1929, le Triage Lavoir le plus moderne d’Europe au Martinet !

Roux – Nouvelles installations des charbonnages de Monceau-Fontaine
Sur la gauche, et sur le petit monticule, le tout début des déversements qui constituent aujourd’hui le Grand Terril
Vue générale du triage-lavoir des charbonnages de Monceau-Fontaine

Alimenté en charbon provenant de différents charbonnage, ce sont quelques 5000 tonnes de schistes houillers qui sont traités journellement.

Sur la plaine, la société Monceau-Fontaine est amenée à devoir construire de nouvelles voies de chemin de fer pour faire face à l’augmentation croissante de la production.


Installé non loin du puits n°4 Martinet, sur une dizaine d’hectares, dépendances comprises, le TLC se trouvait en un lieu idéal. Voisin du canal Charleroi-Bruxelles, l’eau y était pompée. La proximité de la gare de triage SNCB de Monceau offrait en sus des opportunités pour les très nombreux mouvements de wagons et convois de charbon.

Construit en 1929 avec les technologies les plus performantes pour l’époque, le TLC avait la réputation d’être le plus performant d’Europe. Il permettait un triage et lavage ne laissant qu’un taux de 10% de charbon restant mélangé aux cailloux et stériles, matières qui allaient être amenées pour constituer constituer les terrils voisins de l’exploitation.

L’ancien triage, quant à lui, moins performant, laissait échapper jusqu’à 35% de charbon.

L’approvisionnement du charbon s’établissait de trois façons différentes:

  • L’acheminement du puits n°4 s’effectuait par une passerelle, la traction des chars (wagonnets) se faisait au moyen d’une chaîne avec crochet.
  • Ceux du n°14 de Goutroux venaient par ligne aérienne, au dessus de la route de Trazegnies, et par une passerelle d’environ 300 mètres qui les amenait au cœur du triage.
  • Le troisième transport, par chemin de fer, provenait du puits « 6 Perier » à Courcelles, du « 17 » à Forchies, des puits « 18 et 19 » de Marchienne et des « 23 et 25 » de Couillet.

Sur la gauche, les déversements sur ce qui constitue aujourd’hui le Grand Terril

À leur arrivée, les wagons et wagonnets étaient dirigés vers leur culbuteurs respectif et envoyés au criblage (triage mécanique et classement par grosseur)

Les calibres 50/80, 80/120 et toute houille confondue étaient triés manuellement par des femmes et des gamins. Les manutentionnaires se trouvaient le long des bandes transporteuses. Ils devaient éliminer les cailloux et les jetaient dans des bacs se trouvant le long du transporteur. Dirigés ensuite vers un collecteur principal situé au niveau inférieur du triage, on les versait dans une trémie et de là ils prenaient le chemin du terril.

Aucune place n’était un lieu agréable pour travailler, les trieuses et les trieurs ainsi que celles travaillant aux culbuteurs étaient « les gueules noires de la surface ».

Après élimination de tous les déchets, le charbon était chargé dans des wagons.


Le charbon « tout venant » (en dessous du calibre 50/80), prenait la direction du lavoir. Dans un premier temps, on séparait les 0/1 bruts avant que les autres calibres 0/5 – 5/10 – 10/20 – 20/30 – 30/50 – 50 -80 ne soient dirigés vers des lavoirs à pistons pour être débarassé ds cailloux et schistes.
Après lavage, le charbon était mis en silos suivant son calibre. Le chargement des wagons pouvait alors commencer.

Des échantillons étaient prélevés dans les wagons et envoyés dans les laboratoires pour déterminer les teneurs en humidité, en cendrée et en matières volatiles ( soufre, goudrons…)

Les wagons chargés étaient pesés et mis au train après étiquetage, ils prenaient le chemin de la gare de formation SNCB de Monceau et là, ils étaient acheminés vers les usines et clients en Belgique mais aussi vers la France et la Suisse.

– Synthèse réalisée avec les témoignages de Franz Gilbert et Jacques Libert, respectivement ancien chef de service et manœuvre de locomotives.